Live and let live

Quand te reverrai-je pays merveilleux ?

Retour à la mère-patrie en villégiature après 4 ans d'absence. Tananarive a beaucoup, beaucoup changé. Notre petite banlieue en campagne que j'ai toujours considérée comme le bout du monde a été transformé en quartier résidentiel huppé pour nouveaux riches. Horreur ! Je vomis l'urbanisation galopante et la gourmandise immobilière.
Où sont passées les rizières de mes vacances ? Chaque mètre carré de terre rouge a laissé place à l'érection de villas en dur.
Dégoûtée. Pourtant, peut-on reprocher aux gens de vouloir se loger alors qu'on vient tous les 4 ans pour 2 semaines de congés ?

Je dis ça, je dis rien. Passke la première à construire des maisons, c'est ma grand-mère. A 71 ans, elle a encore 10 000 projets de construction. Dès qu'elle s'ennuie un peu, elle se dit "oh, il me reste un terrain ici et là. Tiens, je pourrais me construire une nouvelle maison! ". Sans compter toutes les maisons qu'elle a fait déjà construire jusqu'ici. Sans rire, elle a dû loger la moitié de Tana !
A chaque fois que je vais dans un magasin, ma mère me montre une personne "c'est le locataire de ta mémée, lui".

Réflexion faite, p-e que c'est juste passk'on va que dans les magasins des locataires de ma mémée dans le but d'avoir des réductions... Ahlala, on se refait pas ;-)

C'est plutôt drôle. On reproche à Madagascar de ne pas se développer assez vite et pourtant quand les choses bougent, on est les premiers à regretter :"c'était mieux avant".

Point positif : les routes ont été arrangées, il y a du bon goudron partout maintenant. Ca ne fait pas manger les pauvres malheureusement, mais c'est appréciable pour les autres. Enfin quand je parle des autres,ce sont ceux qui peuvent encore se payer l'essence.

Un des souvenirs que je garde, c'est le nombre de fois où on passe à la station d'essence passke avec iray alina ariary, tu vas pas loin niveau carburant.
Et franchement, maintenant, les stations d'essence, niveau design, ça pète ! J'avais un souvenir d'une pauvre station blanche et bleue Solima, toute délabrée. On sait plus où donner de la tête entre les petits bonhommes verts et oranges de Galana, la face épurée de Jovenna ou les stations Total.
Ca paraît ridicule, mais des choses qui paraissent tellement banales en France, je les découvre avec un oeil neuf à Mada.

Dernier point qui m'a marquée : Madagascar n'a pas échappé à la mondialisation et l'uniformisation de la bouffe. Le nombre de pizzaïoli a explosé ! On en trouve des pizzas à emporter à chaque coin de rue !

A quand l'adaptation locale de ce plat devenu universel ? Entre la pizza au ravitoto et celle au coco, mon coeur balance ...

posted by Vola @ 8/04/2005 09:19:00 AM