A vos amours (3) - All you need is love (or a passport)
Elle sirote son coca. A 2 500 Ar la bouteille petit modèle, mieux vaut faire durer le plaisir. Assise tranquillement à une terrasse tananarivienne, elle scrute. Elle observe. Elle cherche parmi tous les clients attablés.La chance de sa vie. Le ticket pour un avenir meilleur. Le moyen de quitter cette île. Le gros lot.
Elle attend. Le vazaha qui la prendra avec lui dans ses bagages.
Une deuxième petite gorgée glacée. Elle repense à sa cousine Angèle. Enfants, elles étaient si proches l'une de l'autre ! Puis l'adolescence est passée par là. Ca a d'abord été la course à qui aurait de la poitrine, puis sont venues les premiers verres de THB, les premiers copains, les premières déceptions.
Sous le parasol rouge, attablé à quelques mètres, il lit son journal. Il relève doucement la tête et leurs regards se croisent d'un air entendu. Il se replonge dans sa lecture.
Angèle avait réussi, elle. Voilà deux ans qu'elle était partie s'installer avec Patrick en France. Les 6 premiers mois de l'année, ils bossaient dans leur restaurant à Tourcoing. Puis à la belle saison, ils descendaient sur Nice pour travailler à l'hôtel d'un associé de Patrick. Angèle l'appelait souvent pour prendre de ses nouvelles, et de la famille restée à Tana. Ah la vie à andafy, ça avait l'air d'être quelque chose...
Il a terminé la dernière page. Elle le regarde avec malice. "Viens à ma table! - il l'invite et engage la discussion- Comment tu t'appelles ?"
Le reste de la discussion ne nous regarde pas. Mais son sourire veut tout dire.
Pas la peine que je précise
D'où ils viennent et ce qu'ils se disent
C'est une histoire d'enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre.
Francis Cabrel, un samedi soir sur la terre
8 Comms:
Toute ressemblance avec des personnes ayant existé est purement fortuite.
si tu veux je te rajoute un "quelle imagination !"
mais bon c'est même pas vrai
bien ecrit ce texte...
@jo: en fait, j'ai payé de ma personne pour voir cet échange... J'étais moi-même à la terrasse en question, passant également pour une jeune fille à l'affût de vazaha. Punaise, ce qu'on fait pas pour la blogasysphera :))
@raz: merci! je pense quand même qu'à l'avenir, je vais me contenter des faits, rien que des faits.
Euh, t'es libre ce mardi soir pour un théâtre ? -> je te maile.
salut Vola, ça fait longtemps que je ne suis pas passée chez toi ... Je voulais juste te dire que j'ai beaucoup aimé les textes que tu as écrit de Mada ;) alors t'as trouvé ton vazaha ?? :p
c malin de la part de la maman d'un petit métisse de dire ça. ciao, ciao
@Mia: hihihihi, pas trouvé de vazaha à mon goût mais je me suis retrouvée dans l'embarras du choix pour un beau malgache :)
Ca fait plusieurs fois que je passe par chez toi depuis que tu as déménagé ton blog, mais à chaque fois j'ose pas laisser de message. Faudra qu'on se voie la prochaine fois que je passe à Tana. Absolument. Je m'y suis prise comme une buse cette fois-ci mais ce n'est que partie remise.
Bises !
ary tena mahafantatra olona hoe angèle mihintsy aho aty akaikiko aty (je suis à lille), mazotoa e! mahafinaritra mamaky ny soratrao
Misaotra betsaka amin ny fandalovanao eto. Ampitao amin ny Angèle ny fiarahabana raha mihoana nareo :-)
Faly mahafantatra sipagasy !
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